Migration : quelle est la population qui migre le plus ? Analyse surprenante

Sur la carte du monde, certains peuples semblent avoir des ailes invisibles. Mais qui, vraiment, fait bouger les lignes ? On imagine les convois de réfugiés sous le feu des projecteurs, mais derrière l’image, la réalité de la migration internationale est bien plus inattendue. Les flux se tissent dans la discrétion — loin des projecteurs, loin des idées toutes faites.
Plan de l'article
Comprendre les dynamiques mondiales de la migration aujourd’hui
La migration internationale imprime sa marque sur le XXIe siècle, mais son vrai visage reste brouillé par l’idée tenace d’un exode massif des pays pauvres vers les pays riches. Pourtant, la définition des Nations unies est limpide : un migrant international, c’est toute personne qui vit hors du pays dont elle a la nationalité, ou, pour les apatrides, hors de son territoire de naissance ou de résidence habituelle. Cette définition englobe aussi bien les migrations volontaires qu’imposées, temporaires ou définitives.
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En 2020, les Nations unies recensent 280,6 millions de migrants internationaux. Cela représente à peine 3,6 % de la population mondiale. La progression est réelle : 2,8 % en 2000, 2,3 % en 1970… mais la tendance reste modérée. Autrement dit : 96,4 % de l’humanité n’a pas franchi de frontière nationale pour s’installer durablement ailleurs. La migration n’est pas la norme, loin de là.
Pourquoi partir ? Les raisons s’entremêlent : fuir la violence, chercher un travail, rejoindre un proche, fuir un climat invivable ou tout simplement explorer. Et, contrairement à ce que l’on croit, la plupart des flux migratoires ne suivent pas une diagonale Sud-Nord. Le plus souvent, les migrants restent dans leur région, poussent la porte du pays voisin, ou s’installent là où ils comprennent la langue ou partagent une culture.
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- La migration Sud-Nord reste minoritaire : la grande majorité des migrants ne s’éloignent guère de leur foyer d’origine.
- Les migrations internes et régionales pèsent bien plus lourd sur la transformation des sociétés, redessinant des équilibres démographiques à l’échelle locale, parfois loin des radars internationaux.
Qui sont les principaux acteurs des flux migratoires ?
Regardons la carte : l’Europe, championne toutes catégories, accueille en 2020 près de 86,7 millions de migrants internationaux. Fait souvent ignoré : la moitié de ces personnes viennent… d’un autre pays européen. Les dynamiques régionales, à l’intérieur même du continent, écrasent la fiction d’une Europe submergée par des arrivées lointaines.
L’Amérique du Nord et l’Australie ne sont pas en reste : ces régions attirent des talents, des familles, des étudiants. Mais elles envoient aussi leurs propres ressortissants tenter leur chance ailleurs. Les pays développés jouent à la fois les rôles de havre et de tremplin, accélérant la circulation du capital humain et renouvelant leurs économies par des apports venus d’ailleurs.
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), l’OCDE ou l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) le confirment : dans la réalité, beaucoup de migrants traversent une seule frontière, parfois pour s’installer à quelques kilomètres de chez eux. Les grandes traversées sont l’exception, pas la règle.
- Les États à haut niveau de développement attirent une population hétérogène, dont une proportion croissante de travailleurs qualifiés.
- Les analyses du PNUD et de l’OIM mettent en avant la mosaïque des parcours : stratégies familiales, espoir d’ascension sociale, nécessité de fuir… chaque trajectoire raconte une histoire singulière.
Portrait inattendu : les populations qui migrent le plus
La migration du Sud vers le Nord ? Cliché tenace, mais démenti par les faits. À la mi-2022, le HCR recense 42,4 millions de réfugiés et demandeurs d’asile de par le monde. Où trouvent-ils refuge ? Pour 74 % d’entre eux, dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Et 69 % s’abritent dans un pays voisin de leur patrie d’origine. L’exil se vit d’abord à proximité, dans la précarité, loin des projecteurs occidentaux.
Prenons le cas des réfugiés syriens : sur 6,8 millions qui ont fui la Syrie, 5,4 millions sont accueillis dans les pays limitrophes : Turquie, Liban, Jordanie, Iraq. Pas de traversée massive vers l’Europe, mais un ancrage régional, souvent dans des conditions d’extrême vulnérabilité.
Autre réalité cachée : les personnes déplacées internes. 53,1 millions d’individus, pour la plupart anonymes, fuient la violence mais restent à l’intérieur de leur propre pays. En Syrie, 6,8 millions de personnes vivent ainsi, déplacées sur leur propre sol, ballotées par la guerre et l’instabilité.
- La majorité des migrations internationales concernent des personnes fragilisées, arrachées à leur quotidien par des crises que les caméras évitent souvent.
- La migration de travailleurs qualifiés, très visible dans le Nord, ne représente qu’une minorité face aux flux de survie et d’urgence.
Au-delà des clichés : ce que révèlent les chiffres sur les migrations
Les chiffres bousculent l’opinion. En 2020, la France compte 8,1 millions de migrants internationaux, soit 12,4 % de sa population. Elle arrive en septième position mondiale, quatrième en Europe. Mais d’autres États affichent des taux bien supérieurs : l’Allemagne (17 %), l’Espagne (14,2 %), le Royaume-Uni et les États-Unis (13,1 %), tandis que le Canada et l’Australie culminent à plus de 20 % et 30 % respectivement.
Mais ce panorama cache un fait méconnu : la proportion de primo-arrivants reste modeste. En 2019, ils ne représentaient que 0,4 % de la population en France, 0,8 % dans l’Union européenne. Certains pays, comme la Suède (plus de 1 %) ou la Suisse (1,4 %), se distinguent par une dynamique plus forte, mais la stabilité domine. Les sociétés occidentales vivent avec une population migrante surtout installée de longue date.
- La valeur ajoutée humaine des migrations saute aux yeux : la plupart des migrants trouvent un emploi et participent au renouvellement de sociétés vieillissantes.
- Le mouvement n’est pas à sens unique : des millions d’Européens vivent hors de leur pays natal, contribuant eux aussi à la circulation mondiale des compétences.
Le prix d’un voyage migratoire ne relève pas du simple billet d’avion. Pour rejoindre l’Europe depuis l’Afrique, certains déboursent jusqu’à 2710 dollars : l’équivalent de six à vingt mois de salaire. Cette somme dit tout de la détermination et du risque. La véritable force de la migration mondiale ne se mesure pas à l’ampleur des foules en mouvement, mais à la profondeur des espoirs, à la dureté des parcours, à l’écho des inégalités qui traversent le globe.
La migration façonne notre époque. Derrière les chiffres, il y a des choix, des ruptures, des paris. Et parfois, le simple besoin d’une vie possible, de l’autre côté d’une frontière. Qui bougera demain ? Rien n’est écrit.
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